Stolzembourg, avec ses 190 habitants, est logé aux abords de l’Our, et est dominé par un château fort dont les origines remontent au 12e siècle. Aucun archive ne contient malheureusement des traces sur l’origine de Stolzembourg. Divers historiens pensent que le château et les souverains de Stolzembourg ont été dépendants du comté de Vianden, d’autres cherchent les origines dans la séparation des souverains d’Ouren. Un acte officiel du 11 février 1316 témoigne cependant que Stolzembourg n’était dépendant ni de Vianden, ni d’Ouren, mais plutôt de Trèves et Luxembourg.
Le château de Stolzembourg se trouve sur une petite colline au centre du village. Il a été détruit en 1454 par le gouverneur Antoine Croy et, une seconde fois, en 1679 par les troupes de Louis XIV. Au 19ième siècle le château de Stolzembourg après avoir changé plusieurs fois de propriétaires tombait de plus en plus en ruine. En 1898 les fonds du château furent achetés par Mrs Digby de Londres qui y fit construire à côté des anciennes ruines du château fort une résidence d’un style architectural typiquement écossais.
En 1920 le château fut à nouveau vendu par Mrs Digby à Monsieur Georges Marx, secrétaire général de la société « Sambre et Meuse » de Charleroi qui y habitait au château jusqu’en 1973, année à laquelle les héritiers vendaient le château par vente publique à la commune de Putscheid pour un prix de 4.500.000.- LUF. La commune de Putscheid, en étroite collaboration avec le Service des Sites et Monuments, a changé l’aspect extérieur du nouveau château en y installant une toiture en pente recouverte en ardoises naturelles. N’ayant pas trouvé un concept d’exploitation valable la commune de Putscheid a vendu en 1989 le complexe du château de Stolzembourg à un particulier pour le prix de 16.500.000.- LUF.
Dans sa séance du 26 octobre 2001 le Conseil de Gouvernement a approuvé en raison de son intérêt archéologique et historique le classement comme monument national de l’ancien château fort de Stolzembourg. Actuellement le Service des Sites et Monuments est en train de stabiliser les anciennes vestiges du château fort qui sont de plus en plus tombés en ruine. Le nouveau château qui date de 1898 reste inhabitable et dans son intérieur qui est dans un état brut sont organisés des expositions notamment la « Bourse aux plantes ».
Un clocher, datant d’avant 1585, ainsi que l’église, construite en 1885, témoignent d’une longue histoire du village et de sa paroisse.
Outre son château, la renommée de Stolzembourg provient sans doute de ses anciennes mines de cuivre.
Située à 1,5 km de la localité, la mine de cuivre de Stolzembourg était exploitée du début du 17e siècle à l’année 1944. Il s’agissait d’une exploitation classique par galeries : au fil du temps ont été creusées de plus en plus de galeries, de plus en plus profondes. À la fin, il y avait douze niveaux de galeries, allant jusqu’à 169 mètres sous terre (altitude 127).
Les premières extractions de minerai près du ruisseau « Klangbaach » remontaient apparemment au début du 17e siècle. La plus vieille concession de la mine de cuivre de Stolzembourg dont on a connaissance, était accordée le 14 juin 1717 à MM. Pirmer et Le Locq. De 1746 à 1755, le baron Franz Everhard von der Heyden devenait le concessionnaire de la mine.
En 1764, après 9 ans de fermeture, la mine reprenait ses activités, sous l’industriel Thylman Steyer. Le 16 avril 1768, il s’associait avec Antoine Pescatore et, suite à divers litiges, ce dernier devenait gérant unique de l’exploitation jusqu’à la cessation en 1780. Lors de l’occupation française du Luxembourg en 1795, la mine appartenait à l’Etat français. On effectuait des sondages et des analyses, mais la reprise des activités se faisait seulement en 1818, sous régime hollandais. Jusqu’à la révolution belge en 1830 les travaux connaissaient différents problèmes et interruptions. Après l’indépendance du Luxembourg, obtenue en 1839, Joseph Francotte, un industriel provenant de Huy (B), est devenu le concessionnaire de la mine de Stolzembourg. Il continuait avec les sondages dans la mine. En 1864, la Société des Mines de Stolzembourg fut fondée. Elle persistait jusqu’en 1892. Elle était constituée de onze sociétaires, dont J. Francotte. Les travaux restaient cependant modérés. Dans les années 1880, l’exploitation artisanale cédait la place à l’exploitation industrielle – grâce à la machine à vapeur. Le 15 avril 1891 A. Godin-David annonçait que la Société des Mines de Stolzembourg voulait transmettre la concession à l’Etat luxembourgeois, mais il semble que les dispositions nécessaires à cette cession n’aient jamais été effectuées et ainsi la Société des Mines de Stolzembourg gardait ses droits d’exploitation. Le 1er juillet et le 17 septembre 1899, la Société des Mines annonçait la reprise des travaux miniers. Le 25 août 1901, la Société des Mines accordait une permission de recherche à quelques ingénieurs et industriels luxembourgeois. Puisque les frais de transport et les frais pour les drainages étaient trop élevés, les recherches cessaient en 1904. En janvier 1910, la Société des Mines de Stolzembourg permettait des travaux d’exploration à la banque S. Bleichroeder, qui devenait ainsi le nouveau gérant de la mine de cuivre. Avec le début de la Première Guerre mondiale la banque S. Bleichroeder arrêtait ses travaux. Le 17 avril 1916, tout le matériel de la mine ainsi que tous les terrains de la Société des Mines du Luxembourg furent vendus aux enchères. Elle gardait néanmoins les droits d’exploitation. Par arrêté grand-ducal du 22 février 1938, le gouvernement luxembourgeois retirait la concession à la Société des Mines de Stolzembourg. Le 13 septembre de la même année, la concession fut conférée à l’entreprise Neu et Stauder d’Esch/Alzette. Des modernisations importantes étaient entreprises dans la mine de cuivre de Stolzembourg (p.ex.: la mine était connectée au réseau électrique ce qui permettait d’utiliser des pompes électriques qui enlevaient l’eau des profondeurs de la mine). Mais de nouveau, l’exploitation échouait, cette fois-ci à cause de la Deuxième Guerre mondiale, et la mine a été fermée en 1944. Après la Deuxième Guerre mondiale l’Etat luxembourgeois, reprenait la concession minière de Stolzembourg, mais les travaux n’ont plus jamais repris.
Un nouvel élan de valorisation des mines a été pris en 1999 par le Syndicat d’Initiative de Stolzembourg très dynamique, de pair avec l’Administration communale pour aménager un Musée Géologique du Cuivre dans les locaux de l’ancienne école primaire. Le but de revitaliser les installations et de les rendre accessibles au public intéressé a motivé les responsables, avec le résultat très positif de quelques 4.500 visiteurs par an.
Le village pittoresque de Stolzembourg et la nature intacte du site de l’ancien jardin du château de Stolzembourg offrent un cadre charmant et unique pour la « Bourse aux plantes » organisée chaque année le 3e week-end en septembre par le Syndicat d’Initiative de Stolzembourg en étroite collaboration avec le Parc Naturel de l’Our
Le 11 septembre 1944, un groupe de 7 soldats de la 5e Division blindée américaine a dépassé l’Our à Stolzembourg pour mettre le pied la première fois sur le territoire allemand 96 jours après le débarquement des Alliés en Normandie. Cette nouvelle était transmise dans le temps à la une dans le monde entier. Un monument sous forme de 3 barrages antichars symbolisant la ligne de fortification Siegfried allemande a été érigé comme lieu de commémoration près du pont.
Stolzembourg avec son paysage très varié, ses forêts étendues et sa vallée étroite est le point de départ idéal pour faire des jolies promenades dans la nature. Dans le cadre du projet INTERREG IIIA Nat’Our, 4 circuits transfrontaliers à travers la vallée de l’Our ont été aménagés sur base du réseau de circuits pédestres existants (www.projekt-natour.org)
En période estivale, un pont flottant installé une centaine de mètres en amont du pont frontalier invite à une baignade dans l’Our.
Stolzembourg est un des points de départ de la promenade de l’Our (un sentier balisé qui raccorde les localités de Bivels et Stolzembourg à Vianden).
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